4.0 out of 5.0 stars

Le quotidien de Fatima
« La petite dernière » nous accueille dans la vie de Fatima et de sa famille. Fatima, algérienne d’origine vit avec ses 2 soeurs, son père et sa mère dans une banlieue parisienne. On y retrouve la complicité entre la mère et ses 3 filles, et un père plus distant de cette relation.
On accède à son quotidien de lycéenne, on retrouve ses amis et le spectateur peut observer l’absence de fréquentations féminines. Fatima est en terminale et passe le bac à la fin de l’année dans une filière littéraire, elle semble très douée et passionnée par la littérature.
La jeune fille, asthmatique, a un petit ami, avec qui elle ne semble pas en adéquation sur l’origine de leur relation et la compatibilité de leurs êtres.
L’élément déclencheur
Le lycée est un milieu cruel. Cruel car chaque lycéen se cherche encore, cruel car les profs semblent dépassés, cruel par le harcèlement toujours aussi présent.
Dans le lycée de Fatima, on peut voir un jeune élève qui est homosexuel et qui s’assume avec courage dans un contexte de persécution et de harcèlement par ses camarades. Lors d’une énième chamaillerie avec les amis de Fatima, celui-ci questionne l’orientation sexuelle de Fatima qui n’est pas très féminine et n’a que des amis garçons.
C’est cet épisode qui va véritablement lancer le film et nous montrer le processus d’acceptation de soi et de son orientation sexuelle pour une jeune fille musulmane pratiquante dans un milieu encore très homophobe.
L’homosexualité au sein de l’islam

Le film traite de beaucoup de sujets différents, et notamment de l’homosexualité au sein de l’islam, toujours proscrit et considéré comme un pécher. On voit que la difficulté de Fatima n’est pas de s’assumer elle en tant que lesbienne, mais bien l’opinion de sa foi et de sa famille sur ce sujet.
En effet, après plusieurs rendez-vous à mentir sur son identité, son âge ou encore ses origines, Fatima rencontre l’amour avec Ji-Na qu’elle a rencontré à l’hôpital lors d’une séance de respiration pour les asthmatiques. Lors de cette relation, on comprend que la jeune bachelière n’a plus de mal à s’accepter puisqu’elle s’affiche en public, se rend à la marche des fiertés avec Ji-Na, se définit comme lesbienne et uniquement lesbienne.
C’est à ce moment que l’on s’aperçoit, de la pression culturelle et familiale autour de la jeune fille d’origine algérienne. En effet, ses sœurs et sa mère veulent qu’elle cuisine pour « son futur mari », qu’elle soit plus féminine, l’Imam souhaite qu’elle se soigne de ses péchés car l’homosexualité est interdite.
A ce moment on peut se poser la question suivante : La religion est elle une excuse pour être homophobe? Car celle-ci doit suivre des textes vieux de plus 1000 ans, dans une ère totalement différente, sachant que les autres religions proscrivent également l’homosexualité à l’origine mais que les mentalités ont su évoluer et s’adapter.
Les différents sujets abordés
En plus de son sujet principal, le film aborde d’autres sujets sociétaux tels que la dépression, la sexualité, le harcèlement scolaire, l’intégration…
En effet, en plus de comprendre l’homosexualité et son acceptation au sein de la culture musulmane, le film nous montre la difficulté de Ji-Na de vivre avec sa dépression et de demander de l’aide. Cela aide à comprendre l’isolement des personnes dépressives qui certes semblent vouloir être seules mais ont grandement besoin d’aide. Il traite également du harcèlement scolaire dont on a parlé précédemment et vaguement de l’intégration, comme Ji-Na qui est arrivé en France sans parler un mot de la langue.
L’autobiographie
Depuis le début je ne parle que « du film » sans jamais mentionner le réalisateur, je ne sais pas si c’est quelque chose que j’ai raté au début mais en tout cas je ne l’ai compris qu’à la fin du film.
L’une des dernières scène nous montre Fatima essayant de parler à sa mère de son orientation sexuelle, qui a très bien compris. Fatima n’arrive pas à lui parler mais elle dit à sa mère qu’elle lui fera lire son livre. A la fin du film, je vois écris « D’après le roman de Fatima Daas », c’est la que je comprends que cette histoire est une autobiographie, un message à sa mère et à sa foi.
Le petit truc en –
Je peux maintenant parler du film en passant par sa réalisatrice, Hafsia Herzi, qui met très bien en scène cette histoire poignante avec une Nadia Melliti, Fatima, très touchante et qui semble s’être très bien accaparé l’histoire de Fatima. La sexualité est une part importante de la compréhension de soi et de son orientation sexuelle, il est donc tout à fait normal de l’aborder. J’ai en revanche trouver des scènes érotiques parfois longues ou pas forcément utiles, cela ne reste que mon avis, je n’ai rien contre l’érotisme dans le cinéma quand cela est fait justement et pas inutilement.
Conclusion
Ce film est une merveille de reflet de la société sur énorméments de sujets différents, où le spectateur, quelque soit sa religion, comprend le dilemme qui s’offre à Fatima et sa difficulté à allier vie personnelle et foi. J’ai trouvé certaines scènes érotiques pas forcément nécessaires et la bande originale pas assez fourni pour amplifier cette émotion gagnant le spectateur.
